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Nous avons demandé à Claire Fouquet, une élève du programme de SPEAP, d'explorer comment elle pourrait rendre visible ce qu'elle appelle ici "la danse des inconscients". Ce qui offre une manière détournée de souligner le travail, le dispositif et l'instrumentation nécessaire à la production des psychismes.

Le travail vidéo est directement accessible dans la plateforme (chapitre 7 - Restituer les êtres de la métamorphose)
http://www.modesofexistence.org/ime/fr/doc/19460

Ou directement ici :

La Danse des inconscients from AIME team on Vimeo.

Ci-dessous, une description du travail par Claire Fouquet :

La "danse des inconscients", attendue dans toute séance d'hypnose ericksonienne, suppose que l'inconscient de l'hypnothérapeuthe mène la danse autant qu'il se laisse guider par son partenaire : l'inconscient du patient (la transe étant vécue tout aussi bien par l’hynothérapeute). 
La guidance verbale suit les mouvements de cette danse des inconscients, ce qui rend doublement indéterminable la "véritable" origine de la narration produite : qui du patient ou de l’hypnothérapeute ? Qui du conscient ou de l’inconscient ? (Et si inconscient il y a, où va-t-il puiser ses idées ?)

Emmanuelle Ohniguian et Claire Fouquet décrivent, a posteriori, de ce qui leur a traversé l'esprit pendant la séance d'hypnose. Tentative d'attraper ce qui nous échappe, à la frontière de la conscience. C'est en creux, dans la confrontation de leur récit, qu'on pourra peut-être voir émerger cette invisible danse d'un inconscient à l'autre.

Les personnages :
Emmanuelle Ohniguian : Psychologue formée à l’ethnopsychiatrie et à l’hypnose ericksonienne, elle est également scénariste et réalisatrice de films.
Claire Fouquet : Artiste plasticienne diplômée des Beaux-Arts de Paris en 2007, elle a suivi le master « Arts et Politiques » (SPEAP) dirigé par Bruno Latour à Sciences-Po.

Dispositif :
La séance d’hypnose ericksonienne est filmée (2 caméras) et le son enregistré. Après la séance, un rapide debriefing également enregistré permet à Emmanuelle Ohniguian et Claire Fouquet d’échanger sur leurs impressions, sur les sensations qu’elles ont ressenties, sur leur timing respectif. Cet échange pourra éventuellement leur servir d’aide-mémoire.

Chacune de leur côté, Emmanuelle Ohniguian et Claire Fouquet écrivent de mémoire ce qui a traversé leur esprit pendant la séance : aussi bien ce qui a appelé leur attention, ce qui les a déconcentré, que ce qu’elles ont vu, entendu, touché… physiquement comme mentalement. Pour ce faire, elles peuvent s’appuyer sur les images de la séance, et/ou sur sa retranscription.

Les deux écrits produits sont recoupés pour en faire un seul récit. Les coupes se font chronologiquement, et selon les échos qu’une version peut trouver chez l’autre.

Ce récit entrecroisé est lu et enregistré à deux voix, chacune conservant sa partie du récit. 
Ces enregistrements servent de bande-son au montage vidéo, qui utilise également quelques passages sonores « directs », enregistrés pendant la séance d’hypnose.

Un certain nombre de passages ont été supprimés du montage final, pour des raisons perceptives : la vidéo semblait trop longue.